Pour la quatrième édition de son « Export Club », le World Trade Center Algeria a choisi pour thématique les échanges maritimes, jetant son dévolu sur le port d’Alger, en partenariat avec Cnan Med, la filiale méditerranéenne du Groupe algérien de transport maritime et la société de gestion portuaire DP World Djazaïr.
Proposer une rencontre au cœur même du port d’Alger a été, selon les organisateurs, une manière de rapprocher les opérateurs économiques entre eux, mais aussi les principaux acteurs du transport maritime, et ce, dans le but de permettre à ces opérateurs de s’informer des facilitations introduites dans les procédures portuaires ; spécialement celles dédiées à l’exportation.
Le thème choisi, lié au fret maritime, répond aussi, selon les organisateurs, à une volonté de communiquer autour d’un processus d’export qui suscite des appréhensions chez les opérateurs nationaux. Les exportateurs trouvent parfois décourageantes les nombreuses procédures à l’export. « Il y a un clivage culturel, nous avons tendance à croire que l’envoi par avion est plus sécurisé, tandis que via le port, on a tendance à dire que ça va être compliqué », constate Hocine Saibi, conseiller au World Trade Center Algeria (WTCA). « Les professionnels sont victimes d’un environnement administratif que nous avons tous subi et qui a suscité la crainte d’aller vers le transport maritime », explique-t-il, reconnaissant un manque de communication et de vulgarisation envers les opérateurs qui souhaitent se tourner vers l’export par voie maritime. « Nous, et tous les acteurs concernés, devons faire un effort pour aller vers l’entreprise qui veut exporter », ajoute le représentant de WTC Algeria.
Pour Samir Boumati, Directeur général de la société de gestion portuaire DP World Djazaïr, l’exportation est le fer de lance du commerce des pays émergents. « Quand on parle de 3% d’exportation hors hydrocarbures, c’est très faible, il faudrait, à mon sens, le porter à un niveau à deux chiffres », estime l’invité du Club Export WTC. Expliquant qu’il est nécessaire de faire des économies en optimisant les coûts et les procédures administratives. Pour ce faire, il appelle à mettre à niveau les procédures d’export par voie maritime pour que celles-ci soient « à la page », et appelle à promouvoir la digitalisation. La mise en place d’un guichet unique électronique pourrait, par exemple, selon le responsable de DP World Djazaïr, réduire les délais d’embarquement de la marchandise de 30%.
« Il faut savoir aussi qu’un navire a des coûts. A l’import, un navire qui vient d’un port méditerranéen ou d’Asie, s’il repart vide, coûte cher. Il y a des économies à faire et je pense que c’est le leitmotiv qu’il faudrait se fixer », insiste M. Boumati, qui, par ailleurs, considère le port comme un maillon important qui lie le monde terrestre au monde maritime et qu’il est donc impératif de le développer. A ce titre, il évoque l’objectif de son entité dans la modernisation des terminaux à container, pour « les hisser au rang de terminaux modernes, augmenter la productivité, l’efficience, mais aussi donner des services de haut standing». « Quand on parle de navire de capacité de 500 jusqu’à 1 200 containers, c’est très peu. L’idée, aujourd’hui, est d’apporter assez de capacités de façon à réduire les coûts », prône le premier responsable de DP World Djazaïr. Cette rencontre a également été l’occasion pour la Cnan Med de présenter ses nouvelles destinations ainsi que ses nouveaux projets destinés à développer les axes opérationnels de cette société nationale, notamment ses différents partenariats dans le cadre de l’importation de pièces de rechange à destination des usines de montage automobile à travers le pays, dont le principal destinataire, via la Cnan Med, n’est autre que Renault Algérie.