«Frontière des investisseurs», comme l’a qualifié le directeur général (CEO) du WTC Algérie, l’Afrique déroule des acquis capables de multiplier les investissements directs étrangers. Intervenant à la 14e rencontre du club export du WTCA, consacrée au «déploiement des entreprises algériennes en Afrique», Ahmed Tibaoui voit en le marché africain, une belle opportunité pour booster les exportations algériennes.
«Frontière des investisseurs», comme l’a qualifié le directeur général (CEO) du WTC Algérie, l’Afrique déroule des acquis capables de multiplier les investissements directs étrangers. Intervenant à la 14e rencontre du club export du WTCA, consacrée au «déploiement des entreprises algériennes en Afrique», Ahmed Tibaoui voit en le marché africain, une belle opportunité pour booster les exportations algériennes.
La démarche, commente-t-il, nécessite une «stratégie efficiente». A ses yeux, l’Afrique est également un continent à devenir, citant les statistiques de la Banque africaine pour le développement qui tablent sur croissance continentale de plus de 4%. Dans le domaine minier, l’Afrique dispose d’un tiers des réserves mondiales. De sont côté, Bruno Messerschmitt, avocat-partenaire en charge de l’Afrique a présenté, en exclusivité, le rapport 2018 du cabinet de conseil et d’audit financier Ernst and Young (EY) Algérie, relève que l’année dernière a marqué un «tournant dans le développement africain» citant entre autres une hausse de 6% des IDE, l’arrivée de nouveaux investisseurs étrangers qui talonnent les investisseur historiques, l’émergence de secteurs rentables à long terme comme la construction, l’industrie et les énergies renouvelables ainsi que le renforcement de la résilience de l’économie africaine. Les perspectives sont également bonnes. Avec un PIB de 2.700 milliards dollars (mds USD), qui devrait atteindre 20.000 mds USD en 2050, soit l’équivalent de celui de l’Union européenne, et une population qui devrait arriver à 2,5 mds d’habitants, l’Afrique s’érige au rand d’un des marchés les plus prometteurs dans le monde. De l’Algérie, le rapport met en avant les avantages comparatifs des exportations algériennes, lesquels seront garants d’une meilleure intégration dans le marché africain. «Les investisseurs et entrepreneurs algériens ont une place à prendre», note le responsable du cabinet Ernest and Young. Et d’ajouter : «les principaux enjeux pour l’investisseur algérien sont l’accompagnement, les modalités de financement, le rapatriement et le contrôle des changes». En termes d’IDE, l’Algérie a gagné deux places en 2017 avec 24 investissements directs en Afrique contre 17 investissements en 2016, note le même cabinet.
Logistique : un accroc de taille
Les premiers investisseurs étrangers en Afrique en 2017, souligne le rapport, ont été respectivement les Etats-Unis (130 projets), la Grande-Bretagne (72 projets), la France (61), la Chine (54), l’Allemagne (39), la Suisse (30), l’Afrique du Sud (29). Comme tous les marchés, celui de l’Afrique n’est pas exempt de risques.
Dans sa présentation, M. Messerschmitt indique que les plus potentiels sont d’ordre macroéconomique, auxquels s’ajoute l’informel qui représente, selon lui, entre 40 et 60% du PIB africain, le manque en infrastructure notamment en Afrique subsaharienne, l’insécurité, le harcèlement fiscal, la gouvernance, la forte dépendance aux matières premières, ainsi que le manque d’infrastructures de base en général et notamment en matière de logistique et d’électrification. «Seule la moitié des besoins annuels de 100 mds USD d’investissements en infrastructures en Afrique, est couverte», déplore l’orateur. Dans le même ordre d’idées, M. Messerschmitt a rebondi sur le rôle des zones de libre échange en Afrique en termes d’intégration régionale, rappelant qu’aujourd’hui les échanges intra-africains ne représentent que 20% tandis que les échanges entre les pays d’Europe se situent à 70%.
Échanges intra-africains : vers une mise en place d’une plateforme numérique
Intervenant lors des débats, Mme Mokrani, chargée de la coopération économique au ministère des Affaires Etrangères, a assuré que les représentations diplomatiques algériennes en Afrique font de leur mieux pour informer les opérateurs nationaux sur les possibilités d’investissement dans le continent. Le département qu’elle représente, poursuit-elle, œuvre à mettre en place une plateforme numérique regroupant toutes les institutions régionales et internationales chargées de faciliter les échanges intra-africains. Par ailleurs, il convient de souligner que des exemples de «success stories» ont été présentés. Unanimes les différents intervenants ont relevé que l’Afrique est un marché incontournable, tout en mettant l’accent sur les difficultés rencontrées dans le domaine de la logistique. Le coût de la logistique, le faible accompagnement bancaire et la rigidité de la réglementation des changes sont aux yeux de Racim Balia, représentant de Faderco, une entreprise spécialisée dans les produits d’hygiène corporelle, les principales entraves rencontrées par l’entreprise lors des opérations d’exportation.
Fouad Irnatene